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La vengeance de Milady

1 - Chapitre 1

Des brigands sur la route, il y en avait souvent. D’Artagnan en avait croisé plusieurs jusqu’à maintenant. Ils étaient bien déguisés, certes, mais d’Artagnan avait l’œil aiguisé. Il savait les reconnaître malgré leurs accoutrements sombres. Chevauchant sur sa fidèle monture, il les avait repéré les uns après les autres. Les marchands qui passaient par cette route savaient à quoi s’en tenir, mais c’était le chemin le plus court entre Paris et la Gascogne.

D’Artagnan était bien heureux de retourner à Paris. Ses grands-parents avaient été fort heureux de le revoir, mais la vie excitante de la ville lui manquait beaucoup. En outre, il avait très hâte de revoir ses amis Athos, Porthos et Aramis, ainsi que sa douce Constance. Avant de partir, il avait pris soin de trouver un bon maître pour l’éléphant afin qu’il soit heureux. Il avait aussi envoyé un message à la compagnie des mousquetaires afin de leur faire parvenir la date de son départ. Ses trois amis devaient se rencontrer à mi-chemin, à l’Auberge du Vieux Moulin, un établissement réputé pour son canard en sauce. C’était Porthos qui en avait fait la proposition, se souvint d’Artagnan avec un sourire. Ce sacré vieux portos, toujours prêt à festoyer !

Lorsque d’Artagnan aperçût enfin l’enseigne de l’auberge au haut d’une colline, il fut très soulagé car cela faisait plusieurs heures qu’il était à cheval et la fatigue commençait à le gagner. Devant l’auberge, il mit pied à terre et s’adressa à sa monture.

-Je ne serai pas long, Rossinante, attends-moi là.

Rossinante émit un hennissement positif et regarda son maître entrer dans l’auberge. D’Artagnan observa l’intérieur. Ce n’était pas une auberge qui avait été bâtie depuis peu, car on pouvait voir que les poutres avaient été arrondies par le temps et consolidées à de nombreuses reprises. Il y avait quelques gens assis aux tables, et une odeur de vin flottait dans l’air. D’Artagnan ne vit pas la figure sombre qui l’observait, mais se dirigea plutôt vers le petit comptoir et s’adressa à l’homme devant lui. -Bonjour Monsieur, je voudrais une chambre pour ce soir, nous serons quatre.

-Bien Monsieur…

L’homme fouilla dans ses papiers, inscrivit rapidement quelque chose, puis lui tendit une clef.

-Vous aurez la chambre 5, c’est la plus grande que j’aie.

D’Artagnan prit la clef et la mit dans sa poche.

-Merci Monsieur. Pourriez-vous me montrer l’écurie où je pourrais m’occuper de mon cheval ?

-Mais bien sûr, fit l’aubergiste avec un signe de la main, Suivez-moi.

Les deux hommes sortirent dehors et ils emmenèrent Rossinante dans l’écurie avec les autres chevaux. D’Artagnan donna à son cheval à manger et à boire, le dessella, puis le brossa pour le débarrasser de la poussière de la route.

-Tu sais Rossinante, tu es chanceux d’avoir un maître comme moi, Dit-il en donnant quelques coups de brosse supplémentaires.

Rossinante l’observa de ses grands yeux bleus.

-Mais oui! Je pourrais être dans l’auberge à me reposer, et laisser le garçon d’écurie s’occuper de toi, mais je suis là à m’éreinter pour toi!

Le cheval hennit, curieux.

-Mais c’est parce que je veux que tu aies les meilleurs soins voyons!

Rossinante hennit son contentement, ce qui fit sourire d’Artagnan.

-Allons allons, ce n’est rien du tout. Maintenant, je vais aller me dégourdir les jambes. Je reviendrai dans une dizaine de minutes.

Rossinante le regarda calmement partir. Il avait l’habitude que son maître fasse une petite reconnaissance sur les lieux avant de s’installer quelque part.

Il y eut un craquement. Rossinante dressa l’oreille et renifla l’air de son museau très sensible. Il reconnut l’odeur aussitôt : Milady. Il sa cabra et tenta d’avertir son maître, mais une main vive agrippa sa bride et l’attacha solidement à un poteau. Furieux, le cheval se secoua dans tous les sens mais en vain. Il n’arrivait pas à se détacher.

-Abandonne donc Rossinante, Fit une voix sortie de l’ombre, Cette fois, tu ne pourras pas sauver ton maître!

Il y eut le petit cri d’un singe, un rire mesquin et Rossinante ne pu qu’observer rageusement la silhouette féminine qui prenait la même direction que d’Artagnan.

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