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La vengeance de Milady

4 - Chapitre 4

Deux semaines s’étaient écoulées depuis l’incident avec Milady. D’Artagnan avait peu à peu repris des forces et il se sentait maintenant prêt à voyager. Ses amis étaient restés avec lui à l’auberge afin de s’assurer qu’il se remette normalement sur pied et pour le défendre dans l’éventualité que Milady reviendrait à passer par là, mais il n’y avait plus eu aucune trace de la belle Anglaise.

-Morbleu! Demain nous repartons déjà pour Paris!

Portos, qui était assis sur une chaise dans le coin de la chambre, se morfondait à l’idée de quitter une auberge qui offrait de si délicieux et copieux repas.

-Allons mon ami, Fit Athos, Appuyé au paravent, Réjouissez-vous plutôt de la guérison de notre ami d’Artagnan! De plus, nous allons enfin pouvoir bouger un peu.

-Oui, Ajouta Aramis, Car avouons qu’un peu exercice ne sera que bénéfique! Ce séjour vous a fait prendre un peu plus d’embonpoint!

-Que voulez-vous dire par là? S’exclama Porthos en se levant de sa chaise.

D’Artagnan, qui avait suivit l’échange depuis son lit, ne put s’empêcher de pouffer de rire. Porthos faisait toujours état de beaucoup de soucis lorsqu’on critiquait son apparence physique, et ce, malgré le fait qu’il ne s’empiffra à chaque occasion qui lui était donnée. La contradiction qu’était son ami l’avait toujours fait sourire.

Voyant leur ami rire d’aussi bon cœur, les trois autres mousquetaires ne purent qu’en faire de même.

-J’avoue que j’ai beaucoup profité du menu de cette auberge, Admit Porthos.

-Je crois que vous avez fait deux fois le tour du menu! Taquina Aramis.

-Ma foi, je crois que vous avez raison!

-En tout cas, Fit d’Artagnan, Je vous remercie d’être restés avec moi. J’aurais eu bien du mal à me soigner sans vous, mais surtout, vous m’avez sauvé la vie. Si vous n’étiez pas intervenus, je serais mort à l’heure qu’il est.

-Vous êtes notre ami d’Artagnan, Répondit Athos, Nous n’avons fait que notre devoir.

-Oui mais je tiens quand même à vous remercier.

La gratitude se reflétait dans les yeux brillants du jeune homme, qui les regarda tour à tour afin de leur témoigner à chacun ses remerciements les plus sincères. Ses amis hochèrent chacun la tête avec un sourire qui disait tout. Ils n’avaient besoin de rien en retour. La présence de leur ami leur suffisait. Il y avait dans l’air un sentiment d’appartenance, de fraternité presque palpable… un pour tous et tous pour un.

Soudain, comme pour briser la solennité de ce moment, un objet vola par la fenêtre atterrit à leurs pieds. Tous se mirent debout, la main à l’épée

-Qu’est-ce que…

Un caillou… Et par-dessus, un bout de papier ficelé.

Pendant qu’Aramis jetait un coup d’œil dehors, Athos prit la roche et libéra le papier, qu’il déplia.

Cher d’Artagnan,

Je vois que vous vous remettez de votre blessure que je vous ai infligée. Je croyais vous avoir atteint plus sévèrement, mais je me suis trompée. Je suppose donc que vous repartirez vers Paris très bientôt. Vous reveniez de Gascogne n’est-ce pas? Nous nous connaissons depuis si longtemps, je crois qu’il serait très courtois de ma part d’aller rendre visite à vos grands-parents.

Bon voyage

Milady

Athos regarda ses amis, l’air sombre. D’Artagnan rageait. Il ne pouvait pas croire ce qu’il venait d’entendre.

-Sang dieu, mais elle me nargue! Gronda-t-il.

-Nous devrions nous hâter de rejoindre votre village en Gascogne, Dit Athos calmement, Peut-être y arriverons-nous avant elle. Il faut prévenir vos grands-parents. Milady est capable du pire. Comme elle n’a pas réussi à vous tuer, elle voudra se venger en s’en prenant à ceux qui vous sont chers.

D’Artagnan se leva d’un coup.

-Qu’elle ose! Qu’elle ose toucher à un seul de leurs cheveux et je lui fais goût à la pointe de mon épée!

Ceci dit, il vacilla légèrement. Aramis posa une main sur son épaule.

-D’Artagnan, calmez-vous. Vous n’êtes pas encore tout à fait rétabli.

Il était vrai qu’il avait un peu le vertige. Sans doute s’était-il levé un peu trop vite. Néanmoins, il répondit :

-Je m’en fiche. Je retourne en Gascogne de ce pas!

-Alors nous y allons avec vous, Affirma Porthos.

-Oui, Ajouta Athos, De plus, après l’épisode de Belle-île, il est de notre devoir de l’arrêter.

D’Artagnan sourit.

-Merci mes amis.

Il prit son épée et se dirigea vers le couloir. Ses amis le suivirent.

Une fois la note payée et les chevaux harnachés, ils galopaient vers le sud, en direction du village natal du jeune mousquetaire.

-Rossinante, tu m’as sauvé la vie de nombreuses fois, Fit d’Artagnan à sa monture alors qu’elle galopait à vive allure.

Le cheval hennit. Il était très heureux que son maître soit à nouveau sur pied.

-Cependant, Continua-t-il, Je te demande de galoper autant que tu le pourras. Milady complote encore, et ce n’est rien de bon pour Grand-père et Grand-mère.

À ces mots, le petit cheval redoubla d’ardeur. À part d’Artagnan, Grand-père et Grand-mère avaient été les seuls maîtres qu’il avait jamais eu. Il fallait à tout prix qu’il arrive en Gascogne avant Milady.

Les quatre mousquetaires filaient à toute vitesse vers le sud. Arriveraient-ils avant Milady?

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