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Destin de mousquetaires 2

36 - Le temps des explications

Les heures s'étaient écoulées, Athos était resté auprès d'Aramis, même après la visite de Porthos et D'Artagnan. Ses amis l'avaient bien pressé de questions quant à cette extraordinaire nouvelle, mais il n'avait su que leur répondre de plus, l'ayant découvert en même temps qu'eux. Il se sentit soulagé lorsqu'il fut de nouveau seul avec elle. Il ne la quittait pas des yeux, voulant être à ses côtés dès son réveil. Ils avaient tant à se dire et à s'expliquer, il n'avait pas pu comprendre son choix de lui cacher sa grossesse. Elle ne reprit conscience qu'en fin d'après midi, remua doucement la tête en fronçant ses sourcils et ouvrit les yeux avec quelques difficultés… Au milieu du brouillard dont elle émergeait, elle distingua le visage dont elle avait rêvé et murmura avec ferveur :
- Athos !
Elle s'étonna de son visage fermé, et essaya de se redresser avec une grimace de douleur. La réalité se remettait lentement en place, elle ne comprenait pas où elle était, ni ce qu'il faisait à ses côtés.
- Que s'est-il passé ?
- Tu as été blessée pendant l'exercice de ce matin, et donné la peur de sa vie à l'aspirant Monterpiel, qui a bien cru t'avoir atteinte gravement.
Aramis réalisa brusquement qu'il gardait sa main posée sur son ventre, elle blêmit en songeant que c'était sans doute la cause de son air sombre. Elle balbutia :
- Tu… Tu sais tout, n'est-ce-pas ?
- Oui, en effet. J'aurai d'ailleurs préféré l'apprendre de ta bouche.
- Je sais. Je te dois des excuses.
Il ne répondit pas. Elle articula lentement les mots qu'elle aurait déjà du lui dire depuis si longtemps.
- J'attends un enfant, Athos. Cela fait quatre mois à présent.
Son mutisme l'inquiétait, elle bredouilla des paroles sans réfléchir, la tête basse.
- Je te demande pardon, je sais que j'aurais du te le dire immédiatement, mais j'ai eu tellement peur de ta réaction que je n'ai pas osé, je n'ai pas trouvé les mots. Plus le temps passait, plus je me perdais dans mes mensonges et moins je trouvais de courage pour tout t'avouer… j'avais tellement honte de mon attitude... Et toi, tu ne voyais rien, tu ne devinais rien, j'ai cru devenir folle. Ecoute, je ne sais pas comment cela est arrivé, je ne sais pas pourquoi maintenant et avec moi, mais il n'y a aucun doute sur le fait que je porte un enfant, et je te jure que c'est toi qui en est le père.
Un mouvement d'Athos interrompit son monologue : il avait posé un doigt sur ses lèvres et levait sur elle un regard nettement adouci. Il essuya d'un geste tendre les larmes qui étaient montées malgré elle dans ses grands yeux bleus, et répondit enfin :
- Je sais que cet enfant est de moi, je n'en ai même pas douté, petite folle.
Elle soupira comme si un poids s'enlevait de sa poitrine, et il poursuivit :
- Quant à ma réaction, je te laisse imaginer ce que peut ressentir un homme de 30 ans qui avait perdu tout espoir d'avoir un jour un enfant, lorsqu'il apprend d'un seul coup que la femme qu'il aime de toute son âme attend en fait cet enfant tant désiré.
Elle releva les yeux avec espoir :
- Alors, tu n'es pas fâché de l'existence de cet enfant ?
- La seule chose qui me fâche, c'est que tu me l'ais caché… Je ne comprends pas bien le raisonnement qui t'a fait craindre ma réaction. L'idée de devenir père me comble comme tu ne saurais l'imaginer.
- J'ai été stupide… j'ai tout gâché.
- Peut-être pourrons-nous trouver un arrangement pour oublier tout cela, et toutes ces atrocités que nous nous sommes dites... Mais cela risque d'être très long et difficile pour conquérir mon pardon...
Aramis hésita avant d'émettre un petit rire, face à son sourire à la fois moqueur et indulgent :
- J'écoute ta sentence.
- Pour commencer, viens vivre avec moi… nous avons déjà perdu bien trop de temps toi et moi.
- Je suis d'accord. Je suis prête à venir à Versailles dès que je sortirai de cette pièce.
- Ensuite, je veux que tu deviennes ma femme, comme nous en avions le projet, tu te souviens ?
- Je n'ai pas oublié… et je n'ai jamais changé d'avis en vérité... Est-ce tout ?
- Certainement pas ! déclara-t-il avec aplomb, j'exige que tu me donnes pas moins de dix enfants !!!
Ils rirent de bon cœur et Athos la serra enfin contre lui, leur faisant retrouver cette douce sensation qui leur avait tant manqué. Puis il déposa un baiser léger sur son ventre avant de murmurer :
- Je t'aime tellement fort, tu es plus belle que jamais avec ton ventre tout rond…
  21 - Incertitudes
22 - Le passé d'Athos
23 - Une nouvelle mission
24 - Voyage vers l'Angleterre
25 - Au hasard d'une halte
26 - Un nouveau secret
27 - Le pied marin
28 - Sur le sol anglais
29 - D'Artagnan a des ennuis
30 - Règlement de compte
31 - Le grand bal du départ
32 - Retour en France
33 - Revirement
34 - Déchirements
35 - Révélations
36 - Le temps des explications
37 - Face au Capitaine
38 - Le pavillon de Versailles
39 - Engagement d'éternité
40 - Le remplaçant