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Destin de mousquetaires

17 - La bataille de Chamouny

Les troupes françaises virent les italiens marcher sur eux à peine la vallée atteinte. Ils avaient visiblement été fermement attendus. Le choc des premières armes résonna dans la vallée, et trouva écho sur les montagnes tout autour. La bataille faisait rage, de nombreux corps étaient déjà tombés au sol et les italiens en surnombre semblaient prendre un avantage certain. D'Artagnan fut soulagé de voir arriver la cavalerie à revers des italiens. Aramis était parvenue à faire contourner les sommets aux chevaux pour atteindre l'accès nord de la vallée, ainsi qu'elle l'avait promis. Athos adressa un sourire à son ami, la bataille pouvait à présent tourner à leur avantage car les italiens eux n'avaient pu amener leur cavalerie jusqu'à la vallée, et avait misé leurs forces sur le nombre de leurs fantassins. Aramis avait ordonné aux cavaliers de troquer leur épée, qu'ils gardaient à la ceinture, contre une masse d'arme, qui se révélait bien plus efficace une fois monté en selle. D'un regard, elle rechercha Athos, parmi les combattants, inquiète de le savoir en train de combattre en dépit de sa blessure. Un colosse rustaud, jurant à haute voix, s'en était pris au mousquetaire, l'acculant contre une paroi. Il peinait à se défendre, car sa blessure l'empêchait de contre-attaquer face à son adversaire. Chaque mouvement de bras tirait sur la plaie, qui menaçait de se rouvrir à chaque instant. Un violent coup d'épée du géant désarma Athos qui tomba à terre sous le coup, voyant le bras de l'italien se lever pour lui porter un nouveau coup contre lequel il ne pourrait se défendre cette fois. L'instant suivant, l'homme s'écroula à ses pieds, et après un instant de stupeur, il vit qu'une dague avait traversé sa gorge. Il soupira, sachant pertinemment qui était l'auteur de ce lancer remarquable. Aramis passa en effet auprès de lui en trombe, l'attrapant au vol pour le charger sur sa monture. Elle le déposa un peu plus loin, à l'écart du feu de la bataille, et lui tendit son épée :
- Reste là Athos, tu ne peux te défendre convenablement avec ta blessure, tu ne réussiras qu'à l'aggraver ou à te faire tuer.
- Garde ton épée Aramis, et donne-moi ton arbalète. Je ne vais pas me cacher ici les bras croisés !
Elle passa la bandoulière au-dessus de sa tête et lui donna l'arme, ainsi que les flèches accrochées à sa selle. Il lui tint la main un instant avant de la laisser repartir.
- Fais attention à toi…
Elle fit volte-face, et retourna au galop dans la mêlée. Athos se positionna contre un roc, l'arbalète armée, et tira. Il était à bonne distance et le premier italien qu'il avait visé s'abattit. Il sourit, et recommença, gardant un œil attentif sur ses deux amis. Il remarqua un manège curieux auquel D'Artagnan se livrait. Il tournait autour d'un homme, qui portait un insigne italien, à défaut d'un uniforme. Il semblait ne pas vouloir le tuer, mais le faire prisonnier. A cette distance, Athos ne comprenait pas… Mais D'Artagnan lui venait de découvrir l'un des chaînons du complot qui les avait entraîné jusqu'ici, celui qui à coup sûr leur avait jeté autant de difficultés sur le chemin… Le Chevalier de Jussac avait conservé ses entrées aux palais du Cardinal et du Roi, bien que l'affaire du Masque de Fer et sa collaboration avec Manson et Milady l'ait mis en disgrâce. D'Artagnan l'avait reconnu, et parvint non sans mal à le neutraliser et le lier. Aramis, ayant compris sa manœuvre, vint charger le traître sur la croupe de son cheval. Au loin, un olifant se fit brusquement entendre… Levant les yeux, les combattants purent voir de nouvelles troupes royales, qui descendaient la pente, menées par Porthos… et sa Majesté le Roi de France. Cette apparition inattendue interrompit la bataille, et le silence se fit brusquement dans la vallée. Le Roi avança au milieu de ses hommes, et rejoignit le point où les généraux italiens venaient de se regrouper, sidérés de la tournure des évènements.
- Messieurs, veuillez prévenir sa Majesté le Roi d'Italie que Louis le Treizième, souverain du Royaume de France, souhaite s'entretenir en personne de la continuation de ce conflit. J'ai en effet à lui apprendre que le but qu'il poursuit ne saurait être assuré désormais.
Porthos avait rejoint ses amis et leur donna l'explication de cette intervention :
- Sa Majesté s'est déplacé pour proposé la paix au Roi d'Italie, car l'annexion du Duché de Savoie ne peut plus présenter d'intérêt politique pour qui que ce soit : Sa Majesté la Reine Anne porte désormais le dauphin tant attendu, l'avenir du Royaume de France est donc assuré !
Un sourire de soulagement se dessina sur le visage de ses trois compagnons. Sans doute n'y aurait-il pas besoin de faire couler davantage de sang pour protéger le Royaume.
  1 - Le complot de Savoie
2 - En route pour le Duché
3 - Un chemin détourné
4 - Embuscade armée
5 - Découverte imprévue
6 - Chacun ses secrets
7 - Négociations pour la Savoie
8 - Echec
9 - Sur le pied de guerre !
10 - Ingratitude
11 - Une étrange réponse
12 - Résistance
13 - Fierté et faiblesse
14 - Aveux
15 - Abandon
16 - Avancée des troupes
17 - La bataille de Chamouny
18 - Retour à Paris
19 - Le jugement de Jussac
20 - Le couple interdit